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Contes enfants - Les contes Tibous - Chester la terreur : 6ème lecture

par Satchoum 23 Janvier 2007, 19:43 Les contes - Chester la terreur

Chester grandit
 
Tibous - Contes pour enfants - Chester la terreurChester prit le chemin du centre équestre. Cette fois, il marcha d’un pas calme et posé dans la forêt. Il voulait prendre le temps de bien assimiler les découvertes qu’il venait de faire sur lui-même et réfléchit au meilleur moyen de conquérir le cœur de la petite jument. Il abandonna toutefois l’idée dans un premier temps, estimant que ce qui comptait par dessus tout était de corriger son comportement en général. Il lui semblait désormais fondamental d’assumer ce qu’il était, tout comme ses origines, de s’ouvrir aux autres, le plus sincèrement possible, en somme, de prendre le risque de se dévoiler.
 
A la tombée de la nuit, il arriva enfin. Le silence régnait dans les écuries. Il entra dans son box sans faire de bruit pour ne pas réveiller les autres chevaux. Sa longue randonnée l’avait éprouvé, mais il ne s’était jamais senti aussi serein et s’endormit rapidement.
 
Le lendemain matin, le palefrenier constata qu’il était revenu et s’en trouva soulagé. Le petit Apaloosa, lui, resta tranquille jusqu’à ce qu’il soit à nouveau mené au pré. Ce jour-là, il brouta l’herbe avec entrain en savourant chaque bouchée. Il ne l’avait jamais trouvée aussi fraîche et tendre. Un vrai petit bonheur !
 
Quelques autres chevaux, dont Joli cœur, ne tardèrent pas à s’approcher. Chester leva la tête et leur sourit, simplement. Joli cœur lui rendit son sourire, aussi étonné par cette toute nouvelle amabilité qu’il s’était inquiété pendant la fugue du petit cheval.
NoneTibous - Conte pour enfants - Chester rêve de la petite jument
« Bonjour, mon garçon », essaya-t-il.
- Bonjour, Joli cœur », répondit amicalement Chester.
- Alors, cette petite escapade ? Il ne t’est rien arrivé au moins ? Tu as l’air, comment dire, un peu bizarre ?
- Oh non, rassure-toi. Je me sens très bien. Je suis content que tu viennes me parler, car j’hésitais à le faire.
- Et pourquoi donc, petit ? Ai-je l’air si méchant ?
- Oh, non non,… c’est juste que j’aurais aimé… j’aurais aimé te dire certaines choses…
- Et bien, ne crains rien mon garçon, des choses comme quoi par exemple ?
- C’est que… Je suis un peu gêné…
- Oh, tu sais, j’ai dix-huit ans de carrière derrière moi. Alors, je suis prêt à entendre « certaines choses », comme tu dis. Et à ton âge, crois-moi, j’ai fait quelques bêtises !
- Toi, Joli cœur ?
- Aussi vrai que j’ai encore toutes mes dents. Tiens, regarde !
- Et bien, je voulais te dire que… que je regrette. Oui, je regrette de m’être mal comporté avec toi, l’autre jour, quand tu discutais avec la petite nouvelle. Je crois que j’étais jaloux. Je regrette aussi d’avoir fugué et ainsi causé du souci à tout le monde. Et encore, je regrette mes allures de frimeurs, depuis que je suis arrivé parmi vous, tout comme mon agressivité et mon sale caractère. Je crois que j’avais peur, peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être accepté. Je voudrais le dire à tous les autres chevaux aussi, mais c’est un peu difficile…
- Ne t’inquiète pas, mon grand, je leur expliquerai, je suis certain qu’ils comprendront. Moi aussi je voudrais te dire quelque chose.
- Ah bon ?
- Oui, je suis ravi de te revoir. Tu commençais à me manquer, tu fais un peu partie de la famille maintenant. Au fait, sais-tu que la petite nouvelle en pince pour toi ?
- Tu te moques de moi, Joli cœur !
- Absolument pas.
- Et comment pourrait-elle m’apprécier ? J’ai agi comme un goujat avec elle.
- Fais-moi confiance, Chester, cette jument là sait ce qu’elle veut. Et ce qu’elle veut, c’est toi ! Bien sûr, il faudra réparer les pots cassés et te montrer à la hauteur. »
 
Le soir venu, Chester songea à ce que Joli cœur lui avait dit au pré. Il rêva secrètement de la petite jument et brûla d’impatience à l’idée de lier enfin connaissance avec elle. Cette nuit là fut délicieuse et d’un fort degré émotionnel pour notre Apaloosa, mais bien aussi, interminable !
Illustration : Sarah Bourgoin

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