Fin de l’histoire
Le lendemain, Chester aperçut immédiatement la petite jument au milieu de la cour. Elle se faisait doucher par le palefrenier et des frissons lui parcouraient les reins chaque fois que le
jet d’eau grimpait trop haut sur ses cuisses ou son ventre. Ça la rendait totalement irrésistible aux yeux du petit Apaloosa.
Il prit sa respiration et se lança :
« Bonjour, Mademoiselle. »
La petite jument le regarda, et tout en inclinant poliment l’encolure, lui répondit :
« Bonjour jeune homme. »
Chester n’en crut pas ses oreilles, la belle créature daignait lui adresser la parole. Son cœur s’emballa, mais il tenta de se maîtriser.
« Hum, enchaîna-t-il. Je suis enchanté de faire votre connaissance. Comment vous prénommez-vous ?
- Gladis. Je suis ravie de vous rencontrer également. Mais à qui ai-je l’honneur ?
- Je m’appelle Chester, chère mademoiselle. Nous nous sommes déjà croisés quelquefois. Puis-je vous proposer de vous accompagner en balade lorsque nous serons au
pré ?
- Avec plaisir, fit-elle en se pinçant les lèvres. A tout à l’heure donc. »
L’œil de la petite jument pétillait.
Au milieu de l’après-midi, Chester fut l’un des premiers chevaux emmenés au pré. Dans les hautes herbes, il distingua quelques pâquerettes et se sentit inspiré. Il
cessa de brouter et, saisissant délicatement chacune d’elle du bout des dents, constitua un ravissant bouquet.
Bien que bouillonnant à l’intérieur, il se dirigea le plus calmement possible vers la petite jument lorsqu’il la vit arriver.
« Votre douche fut-elle agréable, chère Gladis ?
- Merveilleuse, un peu froide, mais j’adore qu’on me bichonne. Nous pouvons peut-être nous tutoyer ?
- C’est entendu, hum…, Mademoiselle Gladis. Voici quelques modestes fleurs, que j’ai cueillies pour vous… enfin, pour toi, bredouilla Chester.
- Oh, merci, quelle charmante attention. Elles se marient si bien avec le beau soleil que nous avons aujourd’hui... »
La petite jument se dandinait sur place maladroitement. En fait, elle était un peu stressée aussi et ne parvenait à dire que des banalités. Comme l’avait suggéré
Joli Cœur, elle en pinçait vraiment pour le petit Apaloosa.
Chester lui tendit le bouquet de pâquerettes du bout du nez. Elle approcha le sien. Leurs souffles chauds se rencontrèrent. Un peu gêné, il s’avança encore. Un
peu embarrassée mais sous le charme, elle entrouvrit les lèvres et saisit doucement les pâquerettes. Ils se regardèrent furtivement et chacun sut alors qu’un sentiment nouveau naissait en eux. Un
sentiment certes inconnu et un peu effrayant, mais qui les transportait déjà ensemble dans le plus exquis et délicieux des mondes.
Pour faire une suggestion à Satchoum (thème, personnages, messages à véhiculer...) : cliquez ici !