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Zipy s’étai assoupi, bercé par le mouvement de balancier du nénuphar.
Soudain, une secousse le réveilla en sursaut. Son bateau de plaisance improvisé s’était arrêté. Le petit ver se redressa pour
jeter un œil par dessus bord, mais n’observa rien de particulier, si ce n’est que la truite semblait agiter ses nageoires dans le vide. Pour sûr, elle se démenait, reculant pour prendre de l’élan
et essayer encore. Pourtant, rien n’y faisait, elle ne progressa plus d’un seul centimètre.
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« Plonge Zipy, plonge ! Et va donc voir ce qui nous bloque, ordonna la
truite.
- Euh… Plonger, mais c’est que je n’ai pas pied, moi !
- Ecoute, descends juste sous la feuille de nénuphar, puis laisse toi glisser le long de sa tige. Et ouvre grand tes
pupilles.
- Tu es sûre, je ne suis pas fane de natation finalement. Je ne suis qu’un petit ver, très
diminué qui plus est…
- Ah ah ah ! Tu ne manques pas de toupet ! Allez, cesse tes enfantillages
et aide-moi à nous sortir de là.
Zipy s’approcha du bord du nénuphar et se pencha pour faire mine
d’agir.
- Je t’assure, c’est trop profond pour moi. En revanche, pour un poisson… »
Il n’acheva pas sa phrase. Des rires et des voix venaient de se faire entendre au loin. Zipy resta figé,
ses oreilles de ver de terre à l’affût.
Les voix se rapprochaient et Zipy commença à mieux les distinguer.
Elles lui étaient familières.
Maintenant, elles n’étaient plus qu’à quelques mètres et le petit ver finit par les reconnaître sans plus aucune hésitation.
Il aperçut bientôt les habitants de son pays natal, se dirigeant en masse vers la pointe d’un rocher flanqué sur l’une des rives.
Il y avait là Lili la fourmi suivie d’une colonie de petites copines, des palanquées de scarabées et de limaces, un nuage d’abeilles, quelques taupes aussi et bien sûr, des wagons de vers de
terre.
Zipy connaissait quasiment chacun de ces hôtes du potager de Rasta le poireau et Tattouille la
tomate.
Il les regardait arriver en une parade joyeuse et colorée et devina ce qui se tramait : ce
devait être une fête, oui, sans doute un mariage… Celui de la princesse Zezette avec l’un des siens, assurément. Tous leurs amis avaient du parcourir le trajet du potager à la rivière pour
célébrer l’événement.
Zipy crut
vivre un cauchemar : il était parvenu à sortir indemne de sa longue et périlleuse quête, avait imaginé un moment que le pire était derrière lui, mais non, il se dressait là, sous ses yeux,
tandis qu’il était enfin de retour au pays.
> Fin de l'histoire