Hop ! Une antilope fit un saut au dessus des hautes herbes, puis se cacha.
L’un des braconniers entendit du bruit devant lui, mais n’eut pas le temps de voir quoi que ce soit.
« Suivez-moi, indiqua-t-il aux deux autres. »
Hop hop ! A nouveau, deux gazelles bondirent furtivement, puis se tapirent.
Les chasseurs quittèrent la piste, se laissant guider par le froissement des hautes herbes.
Hop hop hop ! Les gazelles continuèrent à attiser la curiosité malsaine des trois hommes, les attirant un peu plus
profondément dans la brousse à chaque cabriole.
Lorsqu’elles les eurent conduit dans une zone marécageuse, elle s’éclipsèrent, ayant rempli leur mission.
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Alors, un énorme lion fit entendre derrière les braconniers le plus terrible de tous les rugissements. Les hommes accélérèrent le pas, craignant d’être dévorés,
mais le premier d’entre eux trébucha violemment et se retrouva le nez dans la gadoue.
Les crocodiles en effet étaient entrés en scène : dissimulés dans les basses eaux, ils assénaient de puissants coups de queue à ras de terre, fauchant ainsi
les trois intrus.
Ceux-ci, effrayés, prirent la fuite à toutes jambes, mais tandis qu’ils couraient, furent attaqués par une nuage d’oiseaux multicolores. Ils reçurent des coups de
bec de toutes parts et dans l’affolement, laissèrent tomber leurs fusils.
Totalement démunis et paniqués, ils parvinrent tant bien que mal à s’extraire de la zone marécageuse. Mais les habitants de la savane ne leur laissèrent pas de
répit. Tandis que le ciel s’assombrissait, d’assourdissants piétinements retentirent, faisant trembler la terre jusqu’aux confins du continent africain. Pour l’occasion, des milliers de zèbres
et de gnous, habitués aux grandes transhumances, s’étaient rassemblés et galopaient dans un gigantesque et tumultueux vacarme.
Dès lors, le plus rapide des félins, Monsieur Guépard, se lança dans un sprint effréné pour rejoindre Dimitri, Badoum l’éléphant et Mongo la malice au pied de leur
arbre fétiche :
« Ça y’est, ils arrivent, rabattus par le troupeau d’herbivores, leur cria-t-il. Ils m’ont l’air bien mûrs pour le grand final. A vous de
jouer ! »
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